(INTERVIEW publié dans Info PIC Magazine)
Né au Cap Haïtien en Janvier 1983, Philogène Bernadin a fait ses études primaires à l’école na-tionale de Morne-Rouge (Plaine du Nord) et secondaires au lycée National Phillipes Guerrier. Excellent élève, il est reçu à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’Etat d’Haïti où il obtient une licence et une maitrise en psychologie sociale. Il décroche aussi un diplôme en sciences juri-diques à la Faculté économiques des Gonaïves.
Après de longues années d’expériences comme psychologue de SOS Village d’Enfants, coordon-nateur régional Nord du programme d’insertion sociale des enfants des rues pour le MENFP, il devient officier de Rétroaction à l’EHS au Parc Industriel de Caracol.
Pour la première sortie de la rubrique « Interview » Infopic est heureux de s’entretenir avec ce professionnel dévoué et dynamique.
Infopic : Depuis quand travaillez-vous comme responsable de Rétroaction au sein de l’EHS ? En quoi consiste votre travail ?
R : Je travaille comme officier de rétroaction au département EHS au Parc Industriel de Caracol (PIC) depuis Novembre 2015. Mon travail consiste à faire la gestion des plaintes, des griefs, des commentaires ou des suggestions des travailleurs au niveau du PIC incluant ceux des communautés avoisinantes. Ce travail de gestion consiste à recevoir et à enquêter sur des plaintes et de communiquer/mettre en oeuvre des actions correctrices et /ou préventives comme indiqué par le Directeur EHS du PIC.
Infopic : Votre unité peut-elle être considérée comme une entité de défense des droits des travailleurs au PIC ? Quels sont vos pouvoirs et limites ?
R : Nous pouvons répondre affirmativement, parce que nous défendons et protégeons toutes les parties prenantes du PIC. Cependant, et concrètement, le service de rétroaction ne peut pas être apparenté à une entité de défense des droits des travailleurs car, elle est une unité faisant partie intégrante de l’EHS, une structure d’évaluation et de suivi des actions des locataires du PIC au regard des procédures et des lignes directrices environnementales, sociales de la Banque Interaméricaine de Développement (BID).
Infopic : Comment un ouvrier quelconque au PIC, victime d’un abus au travail peut saisir votre ins-tance ? Quelle est la procédure tracée en la matière ?
R : Selon les procédures précitées, un ouvrier quelconque qui travaille dans une entreprise au PIC, victi-me d’un abus au travail ne devrait pas saisir directement le service de rétroaction. La victime doit d’abord saisir le mécanisme de rétroaction en vigueur dans son entreprise, parce que l’EHS exige à chaque loca-taire du PIC d’avoir leur propre mécanisme de gestions de griefs afin que le service de rétroaction ne substitue pas dans le travail des locataires.
Il est clairement inséré dans la procédure de gestion des griefs des travailleurs(SP-07) que les employés/ouvriers (ières) des locataires/entrepreneurs/
En fait, le travail que réalise le service de rétroaction est destiné à compléter, et non à remplacer le méca-nisme de règlement des griefs des locataires (entreprises du PIC) individuels. Donc, le mécanisme de ré-troaction est utilisé uniquement quand un problème ne peut être résolu à l’interne entre le locataire et les employés.
Maintenant, une fois les quinze jours ouvrables sont passés et que la victime n’est pas satisfaite, elle peut à son tour saisir directement le service de rétroaction.
En fait, les ouvriers (ières) peuvent accéder au mécanisme de gestion des griefs par l'un des différents ca-naux disponibles pour recevoir les plaintes. Tous les griefs peuvent être déposés soit de façon anonyme ou identifiée, selon la décision du demandeur, par l'un des mécanismes suivants :
Par écrit, déposé dans une des boîtes de griefs situés dans la cafétéria et dans le PIC;
Une lettre à l'Agent de Rétroaction du PIC via l’adresse suivante (philogenebernadin@yahoo.f
Par téléphone au numéro de service de rétroaction (+48958553), du lundi au samedi, 8:00AM-16:00 PM ;
Par message texte au numéro de téléphone du service) ;
En personne, pendant les heures de bureau de l’Agent de Rétroaction, 8:00 AM-16:00 PM
Infopic : Vos dossiers sont-ils traités avec sérénité, objectivité et impartialité ?
R : OUI ! Nous attachons beaucoup d’importance à l’application des procédures et règlements du PIC, on nous colle même le titre de « défenseurs des procédures »ce qui témoigne notre attachement pour le respect des valeurs indéniables de notre travail : sérénité, objectivité et impartialité. Par notre profession-nalisme, notre force de caractère et le sens du sérieux, notre travail est respecté et apprécié par les utilisa-teurs. Tout le monde le sait au PIC que le service de rétroaction est impartial, nous ne faisons acception de personne. Nous aimons notre travail et nous le faisons de plus en plus avec sérénité et objectivité. Le respect des procédures est notre boussole et nous y attachons fermement pour ne jamais pas broncher.
Infopic : Avez-vous déjà reçu de pression dans le cadre du traitement d’un dossier sensible ? Et si oui comment vous vous y prenez ?
R : Non ! Jusqu’à date, le service n’a jamais reçu de pression dans le cadre du traitement d’un dossier quelconque. Si le dossier est complexe, selon les procédures nous demandons une autorisation auprès de l’EHS manager pour faire le suivi approprié. Une fois l’autorisation est accordée/notifiée, nous procé-dons selon les démarches suivantes :
1) Enquêter la plainte et identifier les options pour la résolution
2) Répondre au plaignant, résumer les résultats de l’investigation et proposer une résolution
Infopic : Quels sont les impacts de l’Unité de rétroaction sur le fonctionnement du Parc Industriel de Caracol ?
R : Les impacts du service de rétroaction au niveau du PIC et dans ses communautés avoisinantes sont très remarquables. Le service a permis au Parc de diminuer au jour le jour les problèmes sociaux relatifs
au travail. Certaines pratiques sont à même tendance de disparaitre et d’autres sont en voie de réduction très considérable.
Infopic : Qu’auriez-vous souhaitez que l’administration du PIC fasse à l’avenir en terme de soutien administratif et technique pour améliorer la qualité de service offerte par cette unité ?
R : Nous pensons qu’une révision des règles et des procédures du système EHS relative à l’aspect social pourrait améliorer grandement la qualité de service offert. Parce que, les procédures que nous utilisons aujourd’hui ne prennent pas en compte certains aspects pouvant protéger le plaignant après le dépôt d’u-ne plainte au Département EHS pour qu’il ne soit pas renvoyé par l’employeur. Ensuite, nous pensons que l’ouvrier devrait être libre pour saisir le mécanisme de gestion de griefs de son choix car, le délai de 15 jours fixés par la procédure (SP-07) semble être trop fatidique.
Infopic : Vous avez l’air d’être un citoyen engagé pour la cause d’Haïti ? Avez-vous des projets futurs qui vont dans le sens de la construction de la nouvelle HAITI dont on parle dans les médias ?
R : Je m’engage et je m’implique dans ma communauté ! En tant que leader communautaire et activiste social, je crois en un monde meilleur que nous devrions construire ensemble et les enfants et les jeunes sont l'avenir de ce monde. Etant membre de l'équipe du Future Team United, nous voulons jouer un rôle décisif dans la construction d'un monde meilleur pour la génération future. Dans ce but, je suis passionné par tous ceux qui peuvent contribuer à la réalisation de cet idéal.
Mon engagement citoyen dans les causes sociales du pays et dans le monde, m’a permis de jouer des rô-les clefs et assumer de grandes responsabilités au sein de plusieurs entreprises. Fondateur de Future Team Haïti, Président de Caisse Populaire le Bouclier, CEO de Global Communication & Services, Ambassa-deur pour Netherlands Group Education, Ambassadeur pour Global Peace Chain, Président de Youth Union for Social and Democracy (YUDS), Directeur de l’Axe éducatif de la Fondation Jeunesse et Pers-pectives (FJP) autant de taches que j’assume dans un seul et unique objectif d’aider les jeunes à façonner une vision positive de l'avenir du pays et de contribuer beaucoup plus dans le développement social, édu-catif et économique de ma communauté.
En fait, nous faisons la promotion de plusieurs projets en Haïti mais, nous prenons le soin d’en présenter trois(3) d’entre eux:
Eduquer pour Haïti (Livre Ouvert Solution Académique) : Par ce projet, un Centre de Formation Pé-dagogique moderne portant le nom de Livre Ouvert Solution Académique/Liv Ouvè Solisyon Akade-mik (LOSA) a été lancé à Port-au-Prince (Croix-des-Bouquets) en 2015 et accueille aujourd’hui plus d’u-ne centaine d’élèves. Ce centre d’apprentissage, d’éducation primaire et maternelle offre un programme spécial. La pédagogie adoptée par le programme priorise le créole comme langue de base de transmission de savoir et axe l’apprentissage de l’apprenant dans une perspective montessorienne.
Caisse Populaire le Bouclier : En novembre 2018, nous avons lancé un grand débat public sur le rôle de l’économie sociale et solidaire dans la construction d’une citoyenneté inclusive et d’un développement économique durable, Par cette incitative, la Caisse Populaire le Bouclier(CPB) a vu le jour. Aujourd’hui, avec plus de 100 membres dument inscrits, un fonds de démarrage collectés entre nous, bien que pas trop suffisant, mais quand bien même, la caisse octroie déjà des petits crédits à un taux de remboursement re-lativement bas dans un délai plutôt long.
Haïti International Summer Camp 2019 : Nous sommes l’initiateur et président de cet évènemen
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